Wagner à l'italienne: notes sur la traduction de l'Anneau du Nibelung

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Francesca Gatta
La langue du mélodrame italien, jusqu‟à Aida (1871), est caractérisée par ce que le compositeur Luigi Dallapiccola appelait “surréalisme”, c‟est à dire l‟absence de vraisemblance et le refus de la réalité ; il s‟agit en plus d‟une langue très codifiée et répétitive : les situations dramatiques des librettos sont souvent récurrents et cela facilite le passage des images, des locutions, des vers d‟un libretto à l‟autre. Les traductions des drames wagnériens confirment la force de cette langue. Les résultats sont différentes : si la version italienne de Lohengrin e Tannhäuser italianise les deux opéras, dans le sens où le modèle de la langue du mélodrame italien s'impose et les transforme en opéras italiens, dans le cas de l'Anneau le tentative de conduire la matière wagnérienne dans la tradition italienne échoue car les nouveautés dramatiques de l'Anneau ne se prêtent pas à être exprimées par une langue abstraite et très codifiée. La version italienne reste à mi-chemin entre l'allemand et l'italien : on reconnaît les traits de la langue du mélodrame, mais on ne retrouve pas ce qu'elle exprime

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Gatta, Francesca. “Wagner à l’italienne: notes sur la traduction de l’Anneau du Nibelung”. Doletiana: revista de traducció, literatura i arts, no. 3, https://raco.cat/index.php/Doletiana/article/view/244591.