Coup d’œil sur l’hydronymie des petits cours d’eau ardennais

Cet article s’inscrit dans le cadre d’un débat relatif à un domaine relativement peu exploré, celui de la microhydronymie. Les difficultés que soulève, sur le plan théorique, la définition du microhydronyme, plus délicate encore que celle du microtoponyme, ne doivent pas faire obstacle à l’étude linguistique des noms des cours d’eau secondaires, soumis dans la littérature à des appréciations diverses : alors que Paul Fabre, dans une recherche consacrée à l’affluence de la rive droite du Rhône, estime que les noms de petits cours d’eau ne sont ni très anciens ni très spécifiques, des travaux récents conduits en Belgique, en Suisse et en Allemagne aboutissent à des conclusions très différentes. La recherche réalisée dans le département français des Ardennes montre que les noms des cours d’eau secondaires de cette région peuvent renvoyer à des bases hydronymiques anciennes, et témoignent souvent d’une histoire riche et complexe, parfois délicate à restituer en raison de la rareté des formes anciennes et des altérations subies par ces hydronymes particuliers.