Les hospitaliers de Rhodes au regard de leur voeu de pauvreté au XVe siècle (1420-1480)

Main Article Content

Pierre Bonneaud
Tous les frères de l’Ordre de l’Hôpital prononçaient lors de leur admission les trois vœux de pauvreté personnelle, de chasteté et d’obéissance à leur Maître. La règle de l’Hôpital (circa 1120) et d’autres premiers statuts interdisaient aux frères de vivre avec des biens propres et leur ordonnaient de vivre dans un dépouillement semblable à celui des membres d’autres ordres réguliers établis aux XIIe et XIIIe siècles. Le but de cette étude est d’examiner les règles existantes en la matière puis de voir dans quelle mesure les Hospitaliers résidant au couvent de Rhodes au XVe siècle étaient fidèles à leur vœu de pauvreté. À cette époque, Rhodes était le siège du gouvernement central de l’Ordre sous la conduite du Maître mais également un bastion militaire, face aux Mamelouks de l’Égypte et aux Turcs Ottomans alors en plein essor conquérant. Entre trois cent et cinq cent frères étaient réunis pendant de longues périodes de séjour au couvent pour résister à toutes attaques. Nous passerons en revue les prescriptions et pratiques qui gouvernaient cette originale communauté religieuse et militaire. Comme pour la plupart des autres ordres religieux réguliers, la pratique de la pauvreté personnelle s’était profondément altérée par rapport aux premiers temps de l’Hôpital. Les Hospitaliers, à Rhodes comme dans leurs commanderies occidentales, étaient autorisés à accéder à la propriété personnelle, sous des formes diverses bien qu’avec des limites. Leur vie au couvent était loin d’être ascétique mais à leur mort, leurs biens revenaient à l’Ordre.

Article Details

Com citar
Bonneaud, Pierre. “Les hospitaliers de Rhodes au regard de leur voeu de pauvreté au XVe siècle (1420-1480)”. Imago temporis: medium Aevum, pp. 538-59, doi:10.21001/imagotemporis.v0i0.292994.